Contact: Pr. Gregor Rauw
Institut d'Astroph. et de Géoph.
Université de Liège
Quartier Agora
Allée du 6 août, 19c - Bât. B5c
B-4000 Liège (Sart-Tilman)
Belgique
Quels sont les projets liés à ce télescope ?
el Tigre se concentre sur l'étude des étoiles, les composants principaux de l'Univers connu. À Liège, plusieurs groupes de recherche du département AGO sont donc impliqués.

Le GAPHE (Groupe d'Astrophysique des Hautes Energies), moteur du projet, profite de ce télescope pour approfondir ses études des étoiles massives. Ces objets, qui sont plus de dix fois plus massifs que le Soleil, jouent un rôle essentiel dans la fabrication et la dissémination des éléments chimiques (oxygène, azote, carbone, fer,...) essentiels à la formation des planètes et à l'apparition de la vie. Ils sont également capables de provoquer la naissance d'autres étoiles, de sculpter la matière interstellaire, d'ioniser leurs alentours pour y créer de jolies nébuleuses - bref, ces étoiles sont les véritables reines des galaxies. En dépit de leur importance, ces astres sont hélas mal connus, et c'est ici que ce télescope joue un rôle important. Il permet au GAPHE d'entreprendre non seulement des études approfondies de la variabilité de ces étoiles, mais aussi d'analyser les étoiles massives vivant en couple afin d'en déterminer précisément les propriétés fondamentales (masses, tailles, distances,...). .

Le groupe ASTA (Astrophysique Stellaire Théorique et Astéroséismologie) utilisent ce télescope pour analyser les propriétés d'étoiles pulsantes. En effet, la surface des étoiles vibre continuellement, comme une peau de tambour. À l'image des instruments de musique, les fréquences et l'amplitude de ces oscillations dépendent des propriétés de l'étoile : une petite cloche et une grande cloche, une cloche en bois et une cloche en bronze ne donneront pas le même son. Les astrophysiciens obtiennent ainsi des informations sur les propriétés physique de l'étoile considérée, mais aussi sur sa structure interne, inaccessible autrement (car la lumière émise par les étoiles ne provient que d'une fine couche externe).

En partenariat avec le GAPHE, d'autres astrophysiciens du département &ecute;tudient avec ce télescope les étoiles massives en fin de vie, baptisées LBVs (Luminous Blue Variables). Ces objets rares (une dizaine seulement de connus dans notre Galaxie) permettent de sonder une phase instable, cruciale mais extrêmement courte, de la vie des étoiles massives. D'autres chercheurs encore essaient de détecter les particularités spectrales d'étoiles jeunes entourées de disques de débris protoplanétaires. En effet, il existe aux abords des étoiles jeunes des rochers et boules de glaces qui, en s'agglomérant, donnent naissance aux planètes. Cependant, toute la matière présente n'est pas nécessairement utilisée, et le reste forme un disque de débris. Cette épaisse couche de gaz rend ces étoiles difficiles à étudier et donc mal connues - la haute résolution spectrale du spectroscope attaché au télescope donnera ici des informations inédites, en sondant l'environnement direct de ces étoiles jeunes. Cela permet de mieux comprendre comment se forment les planètes et les étoiles - et notamment comment s'est passée la formation de notre Système solaire..
En tout, ce seront plusieurs dizaines d'astrophysiciens liégeois qui sont impliqués dans ces projets liés à ce télescope. Pour la petite histoire, précisons que le partenaire/collaborateur/interlocuteur principal des astronomes liégeois à l'Université de Guanajuato est... un ancien diplômé de Liège, le Pr Philippe Eenens.
Images (c) GAPHE, NASA, Nordlund